Physarales T. Macbr.
Physaraceae Chevall.

 

Willkommlangea reticulata (Alb. & Schwein.) Kuntze 1891.
BW3781 – 29.11.2021 et BW4140 – 18.11.2022.

 

Plasmodiocarpes : allongés, plus ou moins cylindriques, Ø = 0,2 mm, longueur jusqu’à 4 mm ; jaunes avec des tâches plus foncées correspondant à la présence de nœuds calcaires internes, également des tâches rougeâtres, parfois bruns et brillants comme ci-dessous (manque de calcaire ?) ; souvent ramifiés, rarement réticulés ; également des sporocarpes plus ou moins globuleux de Ø jusqu’à 0,6 mm.

 

Péridium : constitué d’une membrane hyaline ou jaune ; sur un exemplaire nous avons pu observer du calcaire cristallisé (biréfringent) et du calcaire sous forme de granules amorphes, sans réfringence, cette cristallisation étant vraisemblablement due aux conditions de développement particulières à la chambre humide.

Péridium et granules de calcaire amorphes x 1000.

Calcaire sur le péridium, lumière polarisée, x 400 + zoom APN.

 

Columelle absente.

Capillitium : deux types sont observables ; le plus évident est un réseau en étoile formés par des filaments rigides, colorés en jaune, très caractéristique et esthétique. Un deuxième est constitué de filaments très fins, hyalins, reliant de grands nœuds calcaires jaunes.

Capillitium en étoile , x 400 + recadrage.

Nœuds calcaires, allongés, souvent orientés perpendiculairement au capillitium, parfois anastomosés sans orientation particulière.

Spores : 10 µm, brun moyennement foncé, finement verruqueuses, avec des groupes de verrues plus foncées, difficiles à mettre en évidence.

Spores x 1000

Plasmodes : oranges, ils ont mis en moyenne un mois à apparaître après la mise en culture, puis ont grandi progressivement et n’ont fructifié qu’après une période de deux mois. Leur apparition n’a pas été simultanée, ils se sont succédés dans la même boite, les plasmodes chevauchant parfois des fructifications déjà élaborées, sans pour autant leur nuire.

Plasmode en cours de développement.

Habitat, récoltes associées : les exemplaires que nous décrivons ont été obtenus sur des rameaux secs de Lonicera periclymenum (Chèvrefeuille des bois) mis en chambre humide. Le substrat a été prélevé en Forêt Domaniale de Tronçais dans la Réserve intégrale de Nantigny, lors de l’inventaire mycologique réalisé par le réseau de mycologues de l’ONF. Comatricha nigra, Physarum pusillum et Stemonitis fusca sont également apparus sur ce substrat.

Observations :
- les inventaires mycologiques de l’ONF, auxquels nous avons parfois l’opportunité et le plaisir de participer, sont réalisés sur des pas de temps de 3 ans. Il est remarquable de noter que W. reticulata a été obtenu deux années de suite (2021 et 2022) sur le même substrat, prélevé sur le même arbuste de Chèvrefeuille, dans le fond d’un vallon étroit peu ensoleillé. L’arbuste était seul de son espèce sur le site, la strate arbustive de la chênaie étant constitué essentiellement d’Ilex aquifolium (Houx commun).
- nous avons dans notre herbier une autre récolte léguée par un collègue, qui est nettement réticulée et mérite ainsi son épithète. Il est probable que les formes cylindriques peu ramifiées et les sporocarpes isolés, majoritaires dans nos récoltes, soient dues au développement en chambre humide.
- l’espèce semble relativement rare, le GBIF en donne 370 occurrences au 14.03.2023. Il s’agit pour nous de nos deux premières récoltes. Il est prévu de retourner une dernière fois sur le site à l’automne 2023 ; nous espérons que les prélèvements seront à nouveau productifs.