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Physarales T. Macbr.
Didymiaceae Rostaf. ex Cooke

 

Didymium trachysporum G. Lister 
28.10.2019 – BW3214

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Sporocarpes : sessiles, semi-globuleux (la plupart du temps), à pulvinés, 0,5 à 0,6 mm de diamètre (parfois minuscules, 0,1 mm), blancs, nombreux et dispersés. Quelques rares fructifications sont plus allongées, avec un aspect de plasmodiocarpes.

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Péridium : double. Interne : membrane brillante, irisée. Externe : couche calcaire friable, rugueuse, paraissant granuleuse, constituée de cristaux soudés, anguleux, rarement en étoile.

Capillitium : filaments orientés de la base au sommet, globalement parallèles mais parfois ramifiés et fourchus aux extrémités, hyalins avec de nombreux épaississements colorés de brun, contenant parfois des particules calcaires allongées et anguleuses. Ces particules sont constituées de cristaux plus ou moins arrondis, mais il s’agit bien de cristaux (voir photos lumière polarisée), situés à l’intérieur des filaments du capillitium.

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Spores : assez foncées, 10 à 11 µm, grossièrement et fortement verruqueuses, avec une ligne nette, qui forme une protubérance parfois visible en coupe.

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Habitat, récoltes associées : sur rameaux de Clematis gratopsis, C. serratifolia, C. tibetana subsp . vernayi et  C. virginiana, prélevés dans la collection du Jardin Botanique de Strasbourg le 12.09.2019 et mis en chambre humide. Sont également apparus sur ces mêmes rameaux Didymium difforme, Physarum pusillum et Protophysarum phloiogenum.

Observations :

- les lignes bien visibles sur les spores nous ont fait hésiter entre D. trachysporum et D. annulisporum. En effet Keller & al. dans la description de cette dernière espèce (1989) mentionne : « annulate spores germinating by separation along an equatorial ring into two equal or unequal portions », et Lister à propos de D. trachysporum (1923) : « the spore wall is often traversed by a low ridge » . La taille et l’ornementation des spores nous ont paru pour le reste assez semblables. Le capillitium des 2 espèces contient des cristaux calcaires : pour D. trachysporum « sometimes expanded to form vesicles containing lime-crystals » (Lister) et pour D. annulisporum (Keller & al.) « abundant capillitial threads frequently bearing white crystalline bodies trapped within the threads or calcareous nodes connected by two or three threads ». De fait les descriptions originales (à 66 ans d’intervalle) ne nous ont pas apporté d’éléments microscopiques probants permettant de séparer nos récoltes.
- De plus ample recherches sur Mycobank nous ont appris que seul D. trachysporum a fait l’objet d’un dépôt de spécimen :
https://www.ebi.ac.uk/ebisearch/search.ebi?db=allebi&query=Didymium%20trachysporum&requestFrom=ebi_index&submit=%20FIND%20
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/nuccore?cmd=Search&dopt=DocSum&db=nucleotide&term=Didymium+AND+trachysporum
- Aussi c’est sur la base d’un caractère morphologique macroscopique que nous avons finalement nommé notre récolte, à savoir l’examen du péridium : double pour D. trachysporum, avec un couche membraneuse interne à l’iridescence évidente, alors qu’il est décrit simple et calcaire pour D. annulisporum.
- Les sporocarpes sont apparus sur la période du 30.09 au 14.10.2019. Nous mettons régulièrement en culture les différentes Clématites du JBS depuis 2017, afin d’assurer un suivi de Protophysarum phloiogenum, et nous n’y avions pas encore observé D. trachysporum. L’espèce semble cosmopolite, le site Global Biodiversity Information Facility (GBIF) mentionne 311 occurrences géoréférencées à la date du 01.12.2020. Elles nous paraissent suivre la carte des myxomycètologues que nous connaissons …  nous avons nous-même 3 autres récoltes de cette espèce : en 2019 sur crottes de lapin (dune grise de Hatainville 50) et sur rameaux de Vitis vinifera (dans notre jardin, Oberbronn 67), en 2018 sur rameaux de Prunus spinosa (Genêts 50) toutes obtenues en chambre humide. Il est vraisemblable qu’il s’agisse d’une espèce dont la présence est sous estimée : ressemblant trop au banal Didymium difforme elle passe souvent inaperçue.

 

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