Trichiales T. Macbr.
Trichiaceae Cheval.

 

Oligonema fulvum Morgan 1893
BW4103 – 02.12.2022

 

 

Un groupe de 20 sporocarpes subglobuleux et de plasmodiocarpes, sur une lame de lichen le 02-12-2022.

 

Fructifications : sporocarpes subglobuleux, de 0,2 à 0,8 mm de diamètre, et plasmodiocarpes de 1,0 x 0,4 mm à 0,4 x 0,3 mm ; brunâtres à l’état frais, palissant en jaune vif en séchant.

Plus que 19 sporocarpes le 18-12-2022, le 20ème est passé sous le microscope !

Sporocarpes matures et secs le 19-12-2022.

 

Hypothalle : non observé. Les fructifications paraissent simplement posées à la surface du lichen, voir les observations ci-dessous.

Péridium : simple, constitué d’une membrane résistante, lisse, plus ou moins colorée en jaune.

Capillitium : abondant, constitué d’élatères (3 brins) lâchement et irrégulièrement spiralés, avec parfois des anneaux et des ramifications ; épaisseur 4 à 6 µm, jaune vif ; terminaisons en pointes courtes et émoussées.

Elatères x 1000.

Ramification x 1000.

Extrémités courtes et arrondies, x 1000.

 

Spores : verruqueuses, jaune vif, 10 à 11 µm.

Spores x 1000

Habitat, récoltes associées : l’espèce a été obtenue le 02-12-2022 en chambre humide sur écorces de Sapin pectiné (Abies alba) vivant, partiellement recouvertes d’un lichen foliacé ; les écorces ont été prélevées dans les Vosges à 1000 mètres d’altitude, le 22-11-2022 et mises en chambre humide le 26-11-2022. Arcyria cinerea, Licea parasitica et Paradiacheopsis solitaria sont également apparus dans la même culture, mais sur les écorces et non pas sur les lichens.

Observations :
- nous avons été surpris par la découverte de fructifications parfaitement formées après 6 jours de mise en culture des substrats et l’absence d’observation d’un stade plasmode préalable, ou tout au moins la présence d’un hypothalle rémanent. Les sporocarpes sont simplement posés à la surface du lichen, ils se sont établis en arc de cercle autour d’une petite dépression foliaire. Leur péridium membraneux était suffisamment résistant pour qu’ils puissent être glissés sans être abimés, ce qui nous a facilité le travail d’élimination de nombreuses moisissures, temps que le substrat était humide. Vidéo disponible à la demande (30 Mo).
- il reste possible que malgré un examen attentif des substrats avant la mise en culture, les sporocarpes, bien que présents au préalable, aient échappé à notre vigilance.
- même si l’habitus nous paraissait banal au premier abord, de par la couleur brune à l’état imbus et un aspect à mi-chemin entre celui des Gulielmina vermicularis et celui des Trichia varia, nous avons néanmoins été intrigué par des différences difficilement descriptibles dans la taille, la forme, la couleur, qui ne permettaient de les rattacher ni à l’une ni à l’autre de ces deux espèces. Ce sont finalement les caractères microscopiques qui ont rapidement permis l’identification sans ambiguïté.
- l’espèce nous semble très rare, il s’agit pour nous d’une première observation ; consulté au 19-12-2022, le GBIF n’en mentionne que 51 occurrences dont 31 géoréférencées, dont une seule en France (RN du Pinail, 86) ; nous remarquons aussi que les récoltes des dix dernières années ont été faites en Norvège et au Dannemark pendant la période hivernale, ce qui laisse suggérer un préférentiel pour les habitats frais et humides (sans pour autant que cela soit exclusif, comme l’illustre l’observation du Pinail). Ceci correspond également à l’écologie de notre récolte, effectuée dans le cadre d’un inventaire des myxomycètes de la tourbière de Machais pour le Parc des Ballons des Vosges.

 

Tourbière de Machais