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Stemonitales T. Macbr.
Stemonitidaceae Fr.

 

Valtocarpus trechisporus (Berk. ex Torrend) Gmoshinskiy, Prikhodko, Bortnikov, Shchepin & Novozh., Protistology 17(4):229 (2023) 
Symphytocarpus trechisporus (Berk. ex Torrend) Nann.-Bremek., in Ing & Nannenga-Bremekamp, Proc. Kon. Ned. Akad. Wetensch., C. 70(2):219 (1967) 
BW4483 – 03.09.2024.

 

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Pseudoaethalium constitué de sporocarpes sessiles, bruns, dressés et serrés les uns contre les autres, environ 5 mm de haut.

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Columelle sinueuse, n’atteignant pas le sommet du sporocarpe. Capillitium naissant sur toute la longueur de la columelle, formant un réseau de surface uniquement vers le sommet (partie non atteinte par la columelle) ; souvent élargi ou avec des expansions membraneuses.

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Columelle x200

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Capillitium x400

Spores : brun foncé en masse, brun lilas en lumière transmise ; réticulées, avec une vingtaine de mailles visibles par hémisphère ; 10 µm (les plus petites globuleuses étant les seules complètement formées).

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                                              Spores x 1000.

Habitat, récoltes associées : cette espèce a été observée sur des sphaignes en bordure de l’étang de Hanau (Phillipsbourg, 57), dans un endroit fréquemment gorgé d’eau (fonction du niveau de l’étang. Sur les sphaignes ont également été trouvés des sporocarpes de Leocarpus fragilis cf., en cours d’étude pour confirmation. Des bouleaux pubescents et de jeunes pins Weymouth étaient les principales essences environnantes, accompagnées de quelques pins sylvestres et épicéas. Sur du bois mort Fuligo septica var. candida a également été observé, ainsi que Stemonitis fusca.

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Le site au bord de l'étang de Hanau.

Observations :
- V. trechisporus a été découvert le 03-09-2024 lors d’une sortie réunissant 4 mycologues, deux allemands (Marion Geib et Bernd Behrens) et deux français (Korina Wendling et nous-même) après une période de 15 jours sans pluie avec des températures élevées (30°).
- les exemplaires étaient nombreux, répartis en 5 à 6 endroits, mais tous fortement envahis par les moisissures. Heureusement Marion Geib a trouvé des exemplaires immatures.

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Découverte et photo Marion Geib.

Nous en avons mis un exemplaire en chambre humide et il a évolué à peu près correctement. C’est cet exemplaire (celui sur l’aiguille de pin sur la photo ci-dessus) que nous avons présenté ici. Cette maturation en chambre humide n’a pas été parfaite, c’est ce qui explique les spores irrégulières, parfois encore en cours de dédoublement, dont nous n’avons pas tenu compte lors des mesures, prises uniquement sur les plus petites bien sphériques.
- cette espèce est très proche de Symphytocarpus amaurochaetoides ainsi que de Valtocarpus megaloplegmus (≡ Amaurochaete trechispora). Elle s’en distingue essentiellement par l’ornementation des spores :  V. megaloplegmus possède des spores avec des mailles peu nombreuses, 6 à 10 par hémisphère visible, au lieu d’une vingtaine pour V. trechisporus ; et S. amaurochaetoides possède des spores avec des épines reliées par des crêtes, faisant apparaître des lignes discontinues au lieu de lignes bien nettes pour V. trechisporus.. Florent Boittin nous ayant envoyé un exemplaire de S. amaurochaetoides, nous avons fait une préparation en mélangeant les spores des deux espèces, le résultat ci-dessous est explicite.

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Spores x 1000. Outre la taille (S. amaurochaetoides plus petites), l’ornementation en pointillés (S. amaurochaetoides) et celle en lignes continues (V. trechisporus) permettent facilement de différencier les spores des deux espèces.

 

- le GBIF, consulté au 17.09-2024, annonce 171 occurrences de V. trechisporus, sous l’ancien nom de S. trechisporus, pour la plupart situées aux Etats Unis. Seule deux d’entre elles sont mentionnées en France, en 1970, par la Société Mycologique du Béarn. L’espèce est donc relativement rare, même si nous savons que le GBIF ne peut pas effectuer un recensement exhaustif. Nous avons connaissance de deux autres observations françaises : l’une a été effectuée le 17-08-2002 à Bruyères-le-Châtel (91) par Annie Kohn, décrite par Marianne Meyer et illustrée par Michel Poulain dans leur ouvrage « Les Myxomycètes » (2011) ; l’autre est magnifiquement présentée par Philippe Cercley dans le bulletin de la Fédération Mycologique de l’Est N°14 (2016) pp 45-59 ; il y mentionne la présence régulière de l’espèce, de 2007 à 2015 au bord de l’étang Traverse (39) ; depuis la parution de l’article, il a pu l’observer à chaque fois qu’il a visité le site (après une période estivale), en 2017, 2018 et 2021 (com. pers. le 17-09-24) ; il complète également ses observations personnelles par des indications sur la répartition géographique et l’historique taxonomique.

Conclusion : la rareté de cette espèce, son habitat particulier (sphaignes) et son écologie particulière (apparition suite à des températures élevées sans précipitations pluvieuses) méritent un suivi de sa présence. Nous retournerons donc régulièrement vérifier son apparition au bord de l’étang de Hanau.

 

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