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Liceales E. Jahn
Reticulariaceae Chevall.

Reticularia liceoides (Lister) Nann.-Bremek.
BW3435 – 30.09.2020.

Aethaliums : ayant l’apparence de plasmodiocarpes, parfois ramifiés, en anneaux, étalés jusqu’à 13 mm de long sur 3 mm de large ; orange à l’état immature, devenant brun mat.

3435 ret lice 1

Péridium : double ; interne membraneux, orné de nombreuses papilles, externe constitué de particules brunes agglomérées ; très résistant.

3435 ret lice peri

Pseudocapillitium : non observé.

Spores : groupées par paquets d’une dizaine ou plus ; verruqueuses sur les surfaces libres, lisses sur les surfaces jointives ; brun olive en masse, brun clair en lumière transmise.

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x100

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x1000

Habitat, récoltes associées : sur vieux chablis de Pin sylvestre au sol, décortiqués, en forêt domaniale de Hanau, Philippsbourg (57) ; récoltés immatures, les exemplaires ont muri très lentement mais correctement en l’espace d’une semaine, et sur le substrat ont également émergé des Cribraria microcarpa, des Licea minima et un exemplaire de Paradiacheopsis sp proche de rigida. Licea variabilis était également présents, voir en observations. Sur le même site nous avions trouvé en février 2019 Reticularia olivacea, toujours sur chablis de Pin sylvestre décortiqué, mais à l’état de chandelle encore sur pied. Ce site est situé dans une parcelle de bois âgés (140 à 160 ans) où de nombreux pins ont été renversés par le vent lors de la tempête de 1999.

3435 ret lice les pins

Observations :
- cette espèce ressemble beaucoup macroscopiquement à Licea variabilis, par la forme, la couleur et la taille. Récoltée immature, il nous a fallu attendre la maturité complète avant de l’étudier. L’observation des spores typiquement groupées par petits paquets a enlevé le doute. Nous étions bien en présence de R. liceaoides, avec de surcroit de nombreux exemplaires, du moins le pensions nous.
- nous avons communiqué cette observation à Marianne Meyer. Qui en retour nous a fait part d’une récolte d’un exemplaire unique effectuée par Renée Skrzypczak (bryologue, référente aux herbiers de Clermont Ferrant). Cette dernière nous a indiqué que son exemplaire avait été trouvé au milieu de nombreux L. variabilis. Aussi nous avons repris nos exemplaires et constaté qu’effectivement, là où nous pensions avoir une seule espèce, il y avait en fait en mélange intime deux espèces, le Reticularia et le Licea, ce dernier en bien plus grand nombre.

La photo ci-dessous illustre la ressemblance.

3435 et 3463 ressemblances
A : Licea variabilis  B : Reticularia liceoides.

Nous avons alors contrôlé les spores de l’ensemble des sporocarpes présents sur le substrat, et trouvé 7 exemplaires du Reticularia et plus de quarante exemplaires du Licea.

3441 spores comparaison 3435 spores comparaison

x 100 + zoom APN. A gauche L. variabilis, à droite R. liceoides

- il s'agit de la première observation de cette espèce depuis que nous étudions les myxomycètes ; elle est rare, le GBIF n’en mentionne que 39 occurrences au 04.10.2020.

- à quelques dizaines de mètres, sur une bryophyte (Hypnum cupressiforme) recouvrant un tronc de hêtre vivant, nous avons trouvé un exemplaire de Didymium corticola, qui est également très rare. Créée récemment par Andreas Kuhnt (2019), cette espèce n’est pas encore référencée par le GBIF à la date du 09.11.2020.
- quant à L. variabilis, le GBIF en mentionne 555 occurrences, toujours à la date du 09.11.2020. Il s’agit néanmoins de notre première récolte pour les Vosges du Nord.

Contenu : Bernard Woerly - Développement du site : Sylvain Ard